Réaliser son rêve d’enfant
Déjà toute petite, Emmanuelle voulait être vétérinaire. Elle a grandi dans une ville industrielle du Nord, mais elle passait ses vacances à la campagne, où elle avait ses habitudes dans les fermes environnantes et même chez le vétérinaire local. Cette vocation ne l’a jamais quittée. Son bac en poche, elle a suivi une prépa vétérinaire à Amiens, où elle a rencontré son futur mari Olivier. Ils ont tous deux été reçus à l’école vétérinaire de Toulouse pour une formation de 4 ans, après laquelle il leur fallait choisir où s’installer. Ils n’avaient pas d’à-priori, c’est donc un peu par hasard qu’ils ont trouvé deux postes en Ardèche, à Vernoux. Quand ils ont pris les routes sinueuses et découvert le plateau de Vernoux, ils ont eu un coup de cœur : « Et là, on a flashé ! » dit-elle, les yeux brillants.
Olivier s’est associé au cabinet vétérinaire existant en se spécialisant en médecine vétérinaire ”rurale” – animaux d’élevage : vaches, chèvres, chevaux… – alors qu’Emmanuelle a choisi d’exercer la médecine vétérinaire « canine » – animaux de compagnie -en étant salariée à mi-temps à Lamastre. Un choix qu’elle n’a jamais regretté, car il lui a permis d’être assez disponible pour leurs deux enfants tout en menant une vie professionnelle bien remplie. Après quelques années, ils ont monté leur propre cabinet vétérinaire à Lamastre, toujours en Ardèche « pour la qualité de vie offerte ».
Ce qui motive Emmanuelle, c’est l’envie de soigner, et l’amour des animaux. Cet amour n’exclut pas les humains, au contraire. « Être vétérinaire, c’est un métier de contact permanent et de psychologie !», dit-elle.
Elle travaille en empathie avec l’animal et avec ses maîtres. Elle aime tous les animaux, mais elle a tout de même une affinité particulière avec les chats, qu’elle sait apaiser comme par magie, d’après des échos que nous avons eus…
Au cours de sa carrière, elle a constaté une évolution chez ses clients. Les gens sont davantage sensibilisés aux problèmes environnementaux et au bien-être animal. Les chats sont de plus en plus souvent stérilisés, que ce soit par leurs propriétaires ou par des associations comme « l’école des chats » à Lamastre, avec laquelle Emmanuelle collabore. Néanmoins, des problèmes subsistent. Beaucoup de chiens sont trop souvent seuls, et d’autres ont un grand besoin de travailler qui ne peut pas être assouvi. Certaines personnes ont un rapport très fusionnel avec leur animal, qui est traité comme un enfant. Mais dans l’ensemble, à la campagne, on a un bon équilibre entre le trop et le pas assez.
Emmanuelle souligne l’importance d’avoir un rapport sain avec son animal.
Après avoir été plutôt exercé par des hommes, le métier de vétérinaire s’est beaucoup féminisé (environ 70 % de femmes dans les écoles vétérinaires actuellement ) mais 30 % des nouveaux diplômés n’exercent pas ! Il est vrai que c’est un métier exigeant, surtout quand il n’y a pas assez de collègues, comme c’est le cas ici en médecine vétérinaire rurale. Il est arrivé à Emmanuelle et son mari de passer une année sans prendre de vacances, parce qu’il fallait maintenir la PCS : permanence continuité de soins. Cette permanence est assurée maintenant par Olivier et Audrey Malosse, leur salariée. Leur secteur en tant que vétérinaire rural est très large : du Cheylard à Vernoux, en passant par Lamastre et St Félicien. Ils cherchent à recruter encore une autre personne, ce qui permettrait à Emmanuelle de prendre un temps partiel. Mais en attendant, elle continue de soigner les animaux avec bienveillance et humanité – et elle conclut notre entretien avec un sourire : « C’est le plus beau métier du monde ! »
Contact : Cabinet vétérinaire Bucaille, 1 Rue Olivier de Serres, 07270 Lamastre
Tel : 04 75 06 43 45